dimanche 6 septembre 2009

Histoire n°3 - 02

La créature commença enfin à bouger. Ses mouvements paraissaient incroyablement lents et confus. Comme si elle se réveillait, se débattait. Ses yeux s'embrasèrent d'un rouge profond et sombre tandis que ses têtes se déplacèrent peu à peu, chacune regardait dans une direction différente, ses longs cous lui permettaient surveiller derrière elle. Elle mit un certain temps à comprendre ce qui se passait autour d'elle. Pendant que je l'observais se mouvoir dans le ciel, je continuais à marcher le long de la voix ferrée pour rejoindre la gare. Quoique ce soit, si ça devenait agressif, fuir ou se joindre aux autres n'était peut être pas la bonne attitude.

Après son petit temps d'adaptation, cette chose hurla, un hurlement grave et terrifiant. Ce cri retentit longtemps, trop longtemps, comme si on lui répondait, ou bien comme si sa voix emplissait le ciel. Sitôt son hurlement terminé, elle frappa, dans tous les sens afin de se dégager les pattes des immeubles, elle frappa un des plus haut immeuble de la ville et l'abattit d'un coup de serre. Sa puissance était incommensurable. Elle allait raser la ville en un rien de temps. Pourtant, une fois la zone autour d'elle réduite en poussière, elle se calme et s'allongea sur le sol comme un gros chien dans son panier. Il était impossible de se dire qu'une telle chose pouvait s'arrêter aussi soudainement qu'elle avait commencé. J'atteignais presque la gare, toute cette adrénaline m'avait empli d'excitation, je voulais voir ça de plus près. Magnifique, enfin une créature inconnue et gigantesque. J'en avais des frissons partout, il aurait été impossible de m'enlever mon sourire à ce moment précis, j'étais sur-vitaminé.

J'arrivais dans une gare déserte, il ne restait que quelques trains eux aussi déserts. J'escaladai le quai et courrai vers la sortie. Là, à quelques centaines de mètres se situait l'endroit où le monstre avait atterri. C'était étrange, rien, comme si il n'avait jamais été là. Dans une rue parallèle à la mienne j'entendis des cris. Merveilleux. Une créature volait en rase motte, je ne l'apercevais que quelque millièmes de secondes. On aurait pu croire à une chauve-souris volante. A son passage, un cri très aigu et très intense cassait les vitres et jetait les gens au sol. Ils se tenaient la tête, puis, ils vomissaient du sang et tombaient, morts ou pas.

Enfin une créature supérieure en tout point à l'homme. Pouvant changer de forme à souhait. Je ne comprenait pas comment j'en était arrivé à cet état d'esprit. J'avais une soif de sang qui ne pouvait être étancher. Pourtant, plus tôt, j'avais fuis, et désormais, il était impossible de m'arrêter. Je m'avançais, d'un pas joyeux et dansant vers cette chose, je sautillais. Arrivé au milieu de la rue, je me mis à crier pour l'attirer, elle fit un élégant demi-tour avant de me foncer dessus à pleine vitesse. Je l'attendais les mains dans les poches. Il se stoppa net à quelques millimètres de moi. Ses grandes ailes de chauve-souris m'enveloppaient, il avait bien une tête sur laquelle se disposaient neuf paires d'yeux en demi-cercle. Sa bouche était cousue, ses cheveux était des tentacules qui s'étiraient dans le sens du vent. Il était imposant et terrifiant. Son ventre était remplacé par une immense gueule garnie de crocs acérés. Il avait des pattes de chèvres et une queue de lézard.
Il m'observait minutieusement, sa tête collée à la mienne, tout ses yeux rivés sur moi. Je profitais de l'occasion pour lui décrocher un coup de boule, mais le choc ne le déplaça pas d'un pouce, comme si j'avais frappé dans un mur. Il sourit alors de toutes ses bouches. Un sourire aussi malsain que ses regards. A priori, il aimait ça.

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