mardi 1 septembre 2009

Histoire n°1 - 01

Je gis là, allongé, la jambe droite repliée, les bras derrière la tête. Mes longs cheveux me reviennent dans les yeux, m'obligeant à secouer la tête pour m'en délivrer. Dehors, il pleut, les lourdes gouttes tombent sur le carreau de la fenêtre. Leur chute provoque un bruit qui résonne dans tout l'appartement. Alors que la vie des premières s'éteint, d'autres prennent aussitôt la relève. Cela fera bientôt vingt minutes que cette symphonie liquide dure.
Dans la pièce, l'air reste sec et tiède, le chauffage me protège du froid de l'hiver, et pourtant, malgré ça, je me sens glacé. Le bout de mes doigts se refroidit aussitôt que je déroule mes bras afin de me lever. Impossible de me réchauffer, la température qui m'accable ne peut être modifiée par aucun instrument, que ce soit la couette ou la bouillotte, je reste de marbre.

Mon cœur est aussi glacial que l'air l'est dehors. Cela fait deux jours que je n'ai pas bougé de mon appartement. Je me lève et me dirige péniblement vers la porte. J'ouvre le frigo de la cuisine. Alors que je m'accroupis pour être à sa hauteur, je remarque que l'air qui sort de ma bouche est visible. "Peut être fait-il vraiment si froid que ça en fin de compte." Je sors de l'appareil une bouteille de lait et l'emporte avec moi dans ma caverne. Deux jours... Je ne peux plus pleurer maintenant, je n'ai plus rien à pleurer.
J'entrouvre la bouteille de lait pour y boire, mais l'odeur m'agresse les narines. Il ne me reste plus rien à manger ou à boire. Il va falloir que je sorte. Je sors du placard mon imperméable et mes bottes, elles sont encore sales, j'aurais du les laver.

A peine ai-je finis de m'habiller que je me jette vers la porte, en sortant je prends mon sac à dos. Dans le couloir, la porte du voisin à moitié détruite me rappelle de mauvais souvenirs, comment ça a commencé. J'arrive dans l'escalier et manque de glisser sur une flaque de sang. Les murs sont encore tachés de sang, tout à sécher depuis. Enfin la porte principale... Avant de sortir, je sors mon arme de mon sac : une hache d'incendie.

Dehors, la rue est déserte, quelques carcasses de voiture, pas un chat à l'horizon. Je me dirige vers le centre commercial, j'y trouverai bien des conserves. Les produits frais doivent être en train de pourrir à l'heure qu'il est. En sept jours, la ville était passée du tout au tout. La population mondiale était trop importe soit-disant. Foutaises... Tiens, l'ascenseur fonctionne encore, parfait, je prendrai un caddie.
Je vide les rayons de conserves, de sucreries, de biscuits, de boissons. Avoir un caddie me facilitera la vie. Je peut sortir à présent, mais à peine je franchis les portiques que je comprends mon erreur. Les alarmes retentissent. Le bruit est assourdissant et parait infiniment trop fort par rapport au calme dans lequel baigne la ville.
Je m'empresse de détruire la source de ce sinistre grincement puis j'attends, attentif.

Un lointain râle me fait sursauter. Maintenant il me faut courir, le plus vite possible, me retrancher, me barricader. Vite, l'ascenseur. Je descends la rue à grandes enjambées. J'arrête le caddie un peu avant ma porte. Vite, la clé. Un léger tremblement suivit d'un hurlement sinistre. Le frisson qui me parcourt le dos me parait sans fin. Je regarde au bout de la rue. Une énorme silhouette obscurcit le ciel, un immeuble s'effondre, détruit par une main gigantesque qui tentait seulement de s'y agripper.

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